L’Italie a vu sa production textile progresser de 18 % en 2023, dépassant pour la première fois l’Allemagne et la France dans le classement européen. Malgré la montée en puissance de l’Asie, certains pays européens continuent de dominer les palmarès en matière de volume et de qualité.
Le record mondial de la plus grande collection de vêtements appartient à l’Inde, loin devant les États-Unis et la Chine, selon les dernières données de l’Organisation mondiale du commerce. En Europe, la Pologne et la Turquie affichent une croissance record sur le segment des vêtements prêt-à-porter.
La carte européenne des pays producteurs de vêtements
Le secteur textile européen n’a rien d’un bloc figé. En chiffres, chaque habitant du continent achète en moyenne 26 kg de textile par an. Ce goût prononcé pour la mode place l’Europe sur le podium mondial, juste derrière la Chine et l’Inde. Si la France, l’Italie et l’Allemagne sont souvent mises en avant, la réalité s’avère bien plus nuancée.
Voici comment se distinguent les principaux acteurs européens :
- La France reste le symbole du raffinement et de la créativité, portée par la force de ses grandes maisons et la richesse de ses territoires de savoir-faire.
- L’Italie s’illustre par l’excellence de ses finitions, son goût du détail et une créativité toujours renouvelée.
- L’Allemagne mise sur la performance technologique et la puissance de ses chaînes de production.
La Pologne accélère, la Turquie s’impose sur le segment du prêt-à-porter rapide. L’Europe ne pèse que 9 % dans la production mondiale de textile imprimé, face à l’Asie, mais ce chiffre cache des poches d’excellence, du haut de gamme à la haute technologie.
À l’échelle internationale, l’Union européenne reste l’un des plus gros clients des exportateurs mondiaux. En témoigne le Bangladesh, devenu en 2023 le deuxième exportateur mondial d’habillement avec 50,98 milliards d’euros de ventes, principalement à destination de l’Europe. Il s’arroge près de 6 % de la production mondiale de textile imprimé et se positionne comme troisième fournisseur d’habillement des États-Unis.
La géographie du textile européen se transforme au rythme des nouveaux flux de production et de consommation. Chaque pays affine sa spécialité, entre héritage et adaptation permanente.
Quel pays détient actuellement le record mondial en couture ?
Du côté du leadership mondial, la Chine occupe une place à part. Plus d’un vêtement sur trois porté dans le monde sort des usines chinoises. Avec une part de plus de 30 % dans la production mondiale de textile imprimé, le pays agit comme un véritable moteur. Shenzhou International, mastodonte discret, envoie chaque année 500 millions de pièces à travers la planète. Difficile de rivaliser avec une telle puissance.
Dans un autre registre, Toray Industries domine en tant que plus grand groupe textile de la planète en 2024. Cette entreprise japonaise, forte de 50 000 employés répartis dans 30 pays, marque les esprits par sa maîtrise des fibres synthétiques et son avance technologique. Sa capacité à combiner développement durable et innovation séduit de nombreux créateurs.
L’Inde n’est pas en reste. Avec 10 % de la production mondiale de textile imprimé, le pays s’appuie sur un tissu dense de petites structures, d’ateliers, de tisseurs et d’imprimeurs. Vitesse, variété, créativité marquent sa progression.
Le Bangladesh s’impose désormais comme un passage obligé pour la mode occidentale. Plus de 50 milliards d’euros d’exportations textiles en 2023 et une place de troisième fournisseur pour les États-Unis. Sa force : la réactivité et la capacité à satisfaire la demande massive des grandes enseignes.
| Pays | Part de la production textile imprimée mondiale |
|---|---|
| Chine | > 30 % |
| Inde | ~ 10 % |
| Bangladesh | ~ 6 % |
La couture à l’échelle mondiale, c’est un jeu d’influence entre géants industriels, avancées technologiques et capacité à répondre aux exigences d’un marché globalisé.
Zoom sur les tendances récentes dans l’industrie de la mode
La cadence s’accélère partout. La fast fashion bouscule tout sur son passage : production continue, renouvellement frénétique des collections, vêtements à durée de vie courte. Les rayons se remplissent, se vident, et la montagne de déchets textiles s’élève. En réaction, l’Europe et les États-Unis cherchent à métamorphoser la filière, mais l’ampleur de la tâche est considérable.
Autre tournant, le boom du marché de la seconde main. Les plateformes comme Vinted, Depop ou Vestiaire Collective attirent une génération jeune et connectée. Acheter, revendre, échanger, dénicher la pièce unique : la mode s’invente de nouveaux parcours, dynamisés par les réseaux sociaux et l’esprit communautaire. Pour la génération Z, la singularité et la rapidité prennent le dessus sur la consommation de masse.
Quant aux textiles imprimés, ils connaissent une envolée spectaculaire, portée par la demande de la classe moyenne asiatique. L’impression numérique révolutionne la création, autorise une personnalisation poussée et réduit sensiblement les délais de production. Le streetwear s’impose comme esthétique phare : graphismes audacieux, messages forts, collaborations inédites entre artistes et marques.
Voici les tendances majeures qui dessinent la mode actuelle :
- Fast fashion : accélération de la production, impact fort sur l’environnement
- Seconde main : croissance rapide des plateformes et transformation des habitudes d’achat
- Textiles imprimés : percée de l’innovation technique, essor du streetwear comme référence
La mode, aujourd’hui, absorbe les influences à toute vitesse, portée par la viralité numérique et l’inventivité de ses communautés.
La plus grande collection de vêtements : chiffres, anecdotes et records
Impossible de passer à côté de Guadaloupe Portillo. Guinness World Records a inscrit cette collectionneuse péruvienne dans sa légende : plus de 16 260 vêtements, scrupuleusement triés, classés, documentés. Robes, manteaux, accessoires : chaque pièce raconte une histoire et traverse les époques. La collection devient un terrain d’étude, un laboratoire vivant des modes, des coupes et des matières qui se succèdent au fil des décennies.
Derrière cette passion se cache un travail quasi scientifique. Les rangées de portants s’allongent, les heures de recherche s’accumulent, les échanges entre passionnés donnent naissance à une mémoire vivante de l’habillement. Pourquoi conserver, inventorier, protéger ? Pour garder trace de l’évolution des sociétés à travers leurs vêtements, tout simplement.
Dans un registre plus spectaculaire, Larbi Boukamha a cousu à la main un pantalon long de 50 mètres, validé comme record mondial. La Tunisie s’invite ainsi sur la scène des exploits textiles, dépassant l’ancien record détenu par le Pérou. Ces performances, à mi-chemin entre défi personnel et hommage à la créativité textile, rappellent à quel point le vêtement fascine autant qu’il s’accumule.
Quelques records marquants illustrent ces passions hors normes :
- Guadaloupe Portillo : 16 260 vêtements, distinguée par le Guinness World Records
- Larbi Boukamha : un pantalon de 50 mètres cousu main
Ranger, collectionner, répertorier : la collection de vêtements se transforme en territoire d’exploration, révélant la diversité, la mémoire et l’audace de nos sociétés. Ce sont ces histoires cousues main qui construisent, pièce après pièce, l’épopée mondiale de la couture.


