Bien plus que des baskets, les Air Jordan 1 sont des chaussures emblématiques qui ravissent tant les amoureux du jeu que les collectionneurs de la paire. Précurseur du phénomène sneakers, elles sont confortables, tendances et se portent avec toutes les tenues du style urbain, sportswear et urbain chic. Mais au vu de sa popularité, quel est alors le prix réel de l’Air Jordan ? Nous vous apportons plus de précision sur la question dans cet article. Bonne lecture !
La Air Jordan 1 : poule aux œufs d’or de Nike
Décortiquer le tarif d’une Air Jordan 1, c’est naviguer dans un territoire où s’entremêlent matières premières, coût de la main-d’œuvre, stratégies de communication et marges confortables. Lorsqu’elle débarque en avril 1985, la Air Jordan 1 ne se limite pas aux parquets : elle envahit le quotidien, s’impose dans la rue, s’ancre dans la culture urbaine. Peter Moore, l’homme derrière le design, n’imaginait sûrement pas que quarante ans plus tard, cette silhouette enflammerait encore les convoitises du monde entier.
À cette époque, Nike mise gros et parie sur la fulgurante ascension d’un jeune joueur promis à bouleverser la NBA : Michael Jordan. Le coup de poker est réussi. Dès sa sortie, la ferveur explose : 100 000 paires partent en un éclair. Aucun autre modèle avant elle n’avait drainé une telle fièvre aussi rapidement. Désormais, la Air Jordan 1 existe en version montante, intermédiaire ou basse. Pour ceux attirés par la version High, comptez entre 140 et 170 euros, un prix parfois poussé plus haut pour les éditions spéciales ou collaborations très convoitées.
Combien coûte une Air Jordan 1 à fabriquer ?
À y regarder de près, la fabrication d’une Air Jordan 1 repose sur plusieurs éléments bien précis. Pour réaliser une seule paire, il faut environ 10,75 dollars de matériaux et 2,43 dollars pour la main d’œuvre. Les frais généraux et la marge de l’usine ajoutent encore 3,07 dollars à la note. Au total, le coût de production s’élève à environ 16,25 dollars, soit aux alentours de 14,31 euros.
Face à un prix affiché entre 140 et 170 euros, l’écart est frappant. Nike réaliserait ainsi près de 125 euros de marge par paire vendue. Bien entendu, ce n’est pas tout bénéfice : il reste à retirer le transport, les taxes douanières, le stockage, la publicité, la distribution… Malgré ces frais, la différence reste colossale.
What does it cost to make a running shoe ?
En 2016, une étude approfondie s’est penchée sur le coût réel de fabrication des baskets de course Nike à la sortie d’usine. D’après cette analyse, une paire vendue 100 dollars revient, au fabricant asiatique, à environ 22 dollars.
Ce chiffre, en apparence modéré, ne couvre pas la totalité des charges supportées par la marque. Entre le moment où la chaussure quitte l’usine et celui où elle atterrit sur l’étagère, une multitude de frais s’ajoutent : campagnes marketing, logistique, gestion interne, taxes, coût du transport maritime ou aérien, assurances, droits de douane…
Voici comment ces dépenses se répartissent en moyenne pour une paire :
- 5 dollars destinés à la publicité et à la promotion du produit
- 11 dollars pour assurer le fonctionnement des services internes
- 2 dollars de taxes diverses
- 5 dollars consacrés au transport, qu’il s’agisse de fret nautique ou aérien, avec les assurances et taxes associées
Au final, Nike recouvre près de 5 dollars nets pour chaque paire vendue à 100 dollars, une fois tous les postes de dépenses retranchés.
Combien coûte finalement une Air Jordan à produire ?
Au vu de tous ces chiffres, difficile pour l’acheteur de trouver une justification immédiate aux 140 euros que réclame la Air Jordan 1. Pourtant, aligner le prix de vente sur le coût réel de fabrication effacerait une grande partie de la magie. À l’instar de l’industrie du luxe, le prix confère une valeur symbolique qui participe au succès de la chaussure. Tirer les tarifs vers le bas mettrait en péril ce qui distingue les Air Jordan : leur aura, leur pouvoir d’attraction, le morceau de rêve qu’elles incarnent.
En fin de compte, le montant affiché sur l’étiquette ne renvoie pas qu’à des chiffres ou à des matières : il enveloppe aussi l’histoire, la stratégie de marque, et le choix de chacun d’acquérir un fragment de mythe. Quand on passe à la caisse, on achète bien plus qu’une simple paire de sneakers. On s’offre, à sa manière, une aventure collective, et peut-être le rêve de toucher du doigt un autre envol.


